Dassault Systèmes a mis au point un test afin de savoir comment agir avec des collègues handicapés. Elle l’a présenté aux étudiants de l’université de Versailles-Saint-Quentin.
Une entreprise de pointe ayant de forts besoins de recrutement, une obligation légale d’employer des handicapés et des étudiants peu formés à ce sujet. C’est un peu ce cocktail qui préside à l’opération « Super collègue Handicap » lancée le 17 avril, à Guyancourt, dans les locaux de l’université de Versailles Saint-Quentin et qui s’étale sur trois semaines.
L’entreprise, c’est Dassault Systèmes, dont le siège se trouve à Vélizy. Pionnière en matière de handicap, cette entreprise high-tech doit recruter beaucoup d’ingénieurs. Elle se doit aussi d’intégrer jusqu’à 6 % de handicapés dans ses effectifs comme l’exige la loi de 2004. Elle travaille main dans la main avec Tell me the Truffe, une agence parisienne spécialisée dans le handicap et la diversité en entreprise. Cette dernière a mis au point pour Dassault un test de personnalité, consultable à partir d’une tablette, afin de mettre en situation les étudiants et de lutter contre les idées reçues.
« Nous sommes venus les rencontrer afin de les aider à détecter un collègue handicapé et de savoir comment agir avec lui dans plein de situations », explique David Hertz, le fondateur de l’agence, qui remet des diplômes de « Super collègue » à tous ceux qui acceptent de jouer le jeu. 150 étudiants ont participé à cette opération durant ce lancement.
C’est le cas de William, 24 ans, étudiant en Droit des Affaires à l’UVSQ. « J’ai fait le test. C’est plutôt très bien. C’est bien que les entreprises agissent mais les sanctions contre celles qui n’embauchent pas de handicapés sont-elles vraiment dissuasives ? », souligne le jeune homme qui estime « que les handicapés ne sont malheureusement pas visibles ».
« C’est tout le sens de cette action. Les étudiants qui participent à l’opération seront labellisés et recontactés en fonction de leur potentiel », souligne Nathalie Rafiy, chargée de mission handicap chez Dassault Systèmes. L’université se félicite aussi de ce partenariat. « On le supporte avec la Fondation UVSQ. Des étudiants de master 2 y participent. C’est gagnant gagnant », souligne Sylvie Le Coq-Beignon, responsable de l’accueil des étudiants handicapés.
Article de Laurent Mauron publié dans Le Parisien le 25 avril 2018